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Le seul portrait connu d’Auguste Bébian, pionnier de la langue des signes française, un tableau de grande dimension, a besoin d’être restauré.
Cette figure fondatrice de la recherche linguistique sur la langue des signes, véritable militant pour l’utilisation de la LSF (dans une période où celle-ci était déjà remise en cause et considérée comme de simples gestes mimiques), ne doit pas être oubliée ! Son tableau est conservé dans notre établissement historique rue Saint-Jacques, dans lequel Bébian lui-même a enseigné.
Originaire de la Guadeloupe, Auguste Bébian est accueilli à Paris par son parrain, l’Abbé Sicard, alors directeur de l’institut national de jeunes sourds. Au contact des pensionnaires sourds de son âge, il apprend la langue des signes. Il est le premier entendant à être parfaitement bilingue et à ne pas utiliser la structure du français oral pour la coller sur la langue des signes naturelle des sourds.
Il bouleverse dès le début du XIXe siècle les représentations sur la langue des signes. Dans un monde où l’on considère qu’aucune pensée n’est possible sans parole articulée, il ose affirmer le contraire : la langue des signes possède une grammaire, une richesse et il en invente même une écriture, la “mimographie”. Son œuvre pédagogique et scientifique, en avance sur son temps, jette les bases d’une réflexion linguistique majeure mais il n’a jamais été reconnu et fut renvoyé de l’école en 1821, alors qu’il était adoré de ses élèves. En 1880, avec le congrès de Milan, auquel participe une écrasante majorité d’entendants, il est décrété le banissement de la Langue des signes dans l’enseignement, au profit du français parlé.
Aucun linguiste ne s’est intéressé à nouveau à cette langue avant William Stokoe aux Etats-Unis dans les années 1960 ; ses recherches permettront une mise en lumière de la culture sourde et de ses langues, menant à terme en 1991 à la loi Fabius, qui autorise le choix d’une éducation bilingue LSF-français écrit pour les jeunes sourds.
Ce portrait constitue la seule représentation existante de cet homme oublié et est donc une pièce essentielle de la culture sourde et de l’histoire de la LSF.
Tous les dons, petits ou grands, font la différence dans le processus de restauration ! Chaque don est défiscalisable à hauteur de 66% pour les particuliers ; ainsi, un don de 100€ revient en fait à 34€. Pour les entreprises, c’est 60% !
La restauration totale coûte près de 13 000 euros. Merci mille fois à la Fondation du patrimoine pour son soutien ; participez vous aussi à la conservation du patrimoine de la culture sourde en cliquant ci-dessous !